Le Lapin et le Renard
Un lapin aux mœurs saines
Vivait calme et serein.
Un renard peu amène
Lui vanta son dessein.
"Oui, tu vis aujourd'hui,
plutôt bien, mais demain ?
Si tu suis mes avis
Tu ne craindras la faim !"
Le lapin peu enclin
A tenter l'aventure
Se laissa endormir
Par les trésors futurs
"Voici la route qui mène
Aux trésors de rois et reines :
A 200 mètres de toi,
Passe le pont fait de briques,
Juste à droite tu verras,
Un panneau disant "musique".
Suis le chemin tout herbeux
Jusqu'au clocher lumineux.
Et c'est près de celui-ci
Que sera ton paradis"
Le lapin se mit en route,
Voulant croire ces prophéties,
Mais en revint plein de doutes,
Ce que montra son récit :
"Je reviens sans paradis,
Mais le cœur plein de soucis.
Pas de pont à 200 mètres
Mais plutôt deux kilomètres !
Le panneau promis à droite,
Arborant le mot "musique",
N'était qu'une note à gauche,
Affichant le mot "panique".
Pas de chemin tout herbeux,
Juste la vase et la boue,
Et pour clocher lumineux
Une ruine valant deux clous"
"Tu aurais eu le paradis
Tu as échoué c'est ta faute
Pour améliorer ceci,
Redonne-moi encore ton vote.
Tout mon plan était le bon,
Il ne faut pas en changer,
Juste le faire plus long
Et surtout plus détaillé".
Renouvelant sa confiance,
Le lapin partit sitôt.
Mais en guise d'expérience,
Il croisa les mêmes maux.
Rien n'était comme promis,
Mensonge ou incompétence ?
Au bout pas de paradis,
Rien que fatigue et défiance.
"Je t'ai donné mon suffrage,
À deux reprises à présent,
Ayant cru à ton voyage,
Je me retrouve pire qu'avant.
M'étant absenté pour rien
J'ai même perdu mon jardin,
Mes repas et ma maison
Dévastés par les grillons."
"Il ne faut abandonner,
Mon plan est une belle idée !
Dis moi oui encore une fois
Et les trésors sont à toi."
"C'est peut-être un abandon,
Mais cette fois je te dis non.
Quand bien même je voudrais,
Je suis bien trop épuisé !"
Sans même ajouter un mot,
Le lapin s'endormit là.
Profitant de ce repos,
Le renard se rapprocha.
"Il semblait si bon à cuire,
Mais si rapide et si vif.
Qu'il me fallut l'affaiblir
Par des serments bien nocifs.
Il a poursuivi un songe
Seul bâti sur mes mensonges.
Ces promesses de paradis,
Etaient pour moi, pas pour lui !"
Après avoir lessivé,
Ce lapin jadis parfait,
Il l'emporta loin de là
Et sans pitié, le mangea.
Moralité :
Les belles promesses nous emmènent,
Vers le pire et plus encore…
Sortons vite avant d'être morts
De l'Union Européenne !
Anthony Hirigoyen (Novembre 2011)
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